Bitef

NOUVELLE CRUAUTE - NOUVELLE TENDRESSE 97 Le théâtre de cruauté, même , l’époque de son plein épanouissement dans les années soixante-dix et quatre-vingt, laissait deviner une certaine tendresse. Chaque saison, avec encore plus de cruauté il apportait plus de tendresse. Il me semble que cette saison les deux principes sont présents plus que jamais. Non seulement la présence d'une part des spectacles exhalant la cruauté este évidente, autant qui d'autre part des spectacles remplis de tendresse, mais aussi les spectacles aux deux principes entrelacés sont toujours plus nombreux. Il semblerait que le théâtre soumet le monde à un point d'interrogation sans merci tout en souhaitant une réponse tendre. Voilà déjà trente ans depuis que les artistes de Kerala ont dansé leur archaïque dansé indienne Kathakaii sur le thème de Ramayana à l'Atelier 21 2. Ainsi fut ouvert le Premier et les trente suivants BITEF. Le lendemain la même scène a accueilli Le Prince constant présénté par Jerzy Crotowski, et depuis rien dans le monde théâtral n'était plus comme avant. Le public était sur scène avec les histrions. La rampe fut abolie. Un nouvel rapport spectateurs - comédiens s'est établi. L'aventure de nouveaux espaces de théâtre pouvait commencer. C'était ainsi. Des troupes de tous les continents venaient à Belgrade et présentaient dans des lieux les plus inattendus leur nouvel art - dans des terrains vagues de la Ville basse, dans des poudrières ou des temples inachéves, à l'intérieur des abris antiaériens ou des halles de sport, près des marines bordant le fleuve, dans des places publiques et des rues, mais aussi dans des salles de théâtre. Des salles conventionnelles abritaient l'art inconventionnel. Cette année, après trois décennies, BITEF tente, plus que l'année précédente, de découvrir de nouveaux noms et de nouvelles tendances. Il se souvient moins de son passé qu’il ne songe au présent et à l'avenir. C'est la voie la plus difficile, mais elle correspond à la tradition du anti-traditionalisme du BITEF. Jovan Ći rilov

Posle trideset godina ovo je prvi BITEF bez njegovog osnivača i operativnog direktora Milana Žmukića (1922-1996).