Bitef

In 2003, in Zurich, JANEI, the third piece, was conceived. Again the artists have cast themselves in threefold self direction within a living set of which they are themselves either a part or practically the only objects. „Their company is not an aim in itself, no self-rendition; no final product but the permanence of an ever emerging new encounter of three individuals, symbolic of the freedom of the members of a collective that remains capable of expansion and reduction and as variable as a vaudeville act.“ (Thomas Hahn in the art magazine Parkett 65/02) JANEI Soit une association: Verein MZdP. MZdP pour Metzger / Zimmermann / de Perrot, belle enseigne, non? Trois suisses issus de disciplines différentes: danse, cirque, musique. Ensemble depuis 1998 et depuis trois pièces, ils tournent, c’est-a-dire qu’ils rencontrent un vrai succès. D’ailleurs leur coup d’essai, GOPF, fut un coup de maître, d’emblée ils avaient trouvé leur univers, leur manière de travailler ensemble, de jouer de la concordance des arts. A l’heure de l’interdisciplinarité presque obligée, de la transversalité érigée en credo pour le spectacle vivant, eux n’ont pas théorisé, ils ont construit une relation sans chichi, au service de la rencontre avec le public. Même, de Perrot, le musicien qui oeuvre en direct, se loge dans la scénographie, devient un personnage a part entière, loin des bords de scène habituels. Sans tomber dans un spectaculaire de bon aloi, leur dernière création Janei en témoigne, ils développent un questionnement existentiel, une mise en scène de l’état de l’homme au XXIe siede. Ce qui sauce littéralement aux yeux c’est justement cette reconstruction scénographique du monde. Pour eux, un spectacle est d’abord une architecture, un environnement dont la définition, la mécanique,

influent immanquablement sur les comportements. Pour çtre habité, il faut habiter, loger, demeurer. Plus, ce décor est mouvant, ce qui ajoute au moins deux dimensions supplémentaires: celle du caché - derrière qu’y a-t-il? Nous dissimule-t-on quelque chose? et corrélativement celle de la surprise - surgissement, apparition/disparition, enfermement. Portes dérobées, chaussetrappès, tiroir a taille humaine, réduit carcéral... Dans Janet, ce mur de bois (ils adorent ce matériau) devient littéralement un autre acteur dont le rôle rythmé la piece. Sinon, leurs bonhommes semblent jetés sur la scene comme dans un révélateur. Surgissent angoisses, ressentiments, regrets, pensées refoulées. Aucune histoire précise n’est lisible, simplement une suite d’états remarquables. La teneur de Janei n’est pas a la tendresse, plutôt au cri déchiré. Une fable sur le pouvoir se crame, glisse dans la gestuelle assez retorse, contournée, puissante. Elle larde littéralement la vie des trois protagonistes, présente dans un soubresaut, toujours active dans un suspend, librante dans un espace, complotant, comme si l’air baignant les corps contenait cette essence dangereuse, séductrice. Pouvoir, ho mon pouvoir, dit moi que je suis le plus ! Le plus fort, le plus beau... Mais d’une maniere paradoxale, jamais le sujet ne plombe le spectacle, l’englue dans la problématique, La nécessité d’aller, de'faire, de survivre anime jusqu’a la moelle des corps et du décor. Reste une énergie. Un possible espoir. Une halte ala confusion. {ChristopheMartin) * „Leur compagnie n’est pas en but un soi... n’est pas un produit final, mais la permanence d’une rencontre de trois individus qui se renouvelle constamment. Cette rencontre est le symbole de la liberté d’un collectif qui peur s’élargir, se réduire et qui reste variable comme la Variété.“ (Thomas Hahn, Parkett)