Bonaparte à Ancône

LA ROUTE D'ANCONE 35

Ces contributions forcées ne pouvaient suffire à alimenter l’armée : les ventes se feraient à vil prix, il faudrait le lendemain trouver autre chose. Rome seule et ses millions sauveraient l’armée de la disette et puisqu'on ne pouvait rien contre elle par la paix, l'expédition romaine remplirait les caisses et nourrirait l’armée. Elle permettrait en outre d'atteindre Ancône que l’on n'avait pas occupée après l’armistice : ce marché, dont on avait appris l'importance, compléterait Gênes et Venise.

Bonaparte voulait également en finir avec les menées et l'influence politique de Rome. Le manifeste répandu par le Saint-Siège en Romagne, après la rupture, à la fin de septembre, l'avait effrayé : il en avait rendu compte de suite au Directoire et avait hâté pour parer le coup, la proclamation de la

République cispadane. Il se croyait assuré