Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 397

sans intémerdiaire ce qu’il veut et sa situation est telle que les ministres russes s'occupent sérieusement des moyens de l’éloigner. » Or nous savons que Sénae de Meilhan ne voyait plusla Tsarine depuis quinze jours environ, et nous savons aussi par la médiocre confiance qu'elle avait en son savoir administratif ef en la souplesse de son caractère, combien.elle était éloignée de lui demander et d'écouter des conseils pour l’amélioration des finances de la Russie. Dans les premiers jours de son arrivée à Pétersbourg les ministres russes s’étaient peut-être préoccupés de l'influence que Sénac de Meilhan pouvait prendre sur l’esprit de leur souveraine, ce qui motive dans une certaine mesure les plaintes de notre compatriote d’avoir été desservi; mais mieux informés que M. Genet sur ce qui se passe à la cour, ils n'ont plus, à la date du 17 juin, le moindre ombrage des relations de l’Impératrice avec son historien. Ont-ils besoin, le 17 juin, de se préoccuper des moyens de l’éloigner, puisque la Tsarine lui a fait entendre depuis 15 jours de ne plus paraître à la cour ?

Les lettres de CatherineIl, du reste, rendent bien l’impression que Sénacde Meilhan produisit sur elle, maisne nous permettent pasdesupposer que ce fut sur l'avis de ses ministres qu'elle lui interdit son Palais et Pinvita à quitter Pétersbourg. Nous savons Catherine peu d'humeur à se laisser guider par son vice-chancelier on par ses favoris. Si Sénac lui avait convenu, elle lui aurait, malgré ses ministres,octroyé la faveur de fréquenter la Cour et elle l'aurait encouragé « de bouche » dans ses travaux. Peut-être les ministres russes se