Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 349

l'Impératrice au courant des intrigues de la cour du prince Henri: le galant chevalier de Boufflers ayant émigré en 1791, avait rejoint à Rheinsberg «la dame de ses pensées, » la comtesse de Sabran. Boufflers et la comtesse de Sabran avaient gagné la confiance du prince Henri. A l’arrivée de Sénac de Meilhan celui-ci ébranla leur crédit; mais au bout de quelque temps il renonça à la lutte, et s'étant brouilllé avec Boufflers, dif « l'historien des cœurs » à cause de sa chanson des cœurs, il crut s’apercevoir que le prince Henri lui battait froid. Sénac de Meilhan jugea dès lors prudent de s'éloigner. C'est en janvier 1796 que Grimm donne à Catherine ces explications qui l'amusent beaucoup ; PImpératrices'intéressait à tout ce qui se passait à Rheinsberg, et en particulier à tout ce qui s'y disait d'elle.

Sénac de Meilhan, après avoir quitté Rheinsberg, se rendit dans plusieurs villes d'Allemagne. Dresde l'avait vu précédemment ; il y était descendu chez Milord Findlater.Nous avons vu qu’en 1794ilse trouvait à Hambourg 11 fit aussile voyage de Naples.Il se retira définitivement à Vienne où ilserencontra etselia avec le prince de Ligne. On saitquele prince de Ligne avait beaucoup fréquenté la cour de Russie ets'était attiré les sympathies de lagrande Tsarine. Celui qui eut l’ambition d'être un grand capitainese lia d’une tendre affection avec celui qui eut voulu ètre ministre des finances d'un empire quelconque, et c'est ainsi que se rejoignirent ces deux grands ambitieux, deux mécontents de la fortune.

Nous savons que Sénac de Meilhan soilicita de Bonaparte le remboursement des pertes qu'il avait subie.

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