Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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quitter à la longue cette dette. La France devra done rembourser les frais de sa restauration monarchique ! L'Europe ne consent qu'à une avance! Enfin, « le prince vaillant, » qui « sera le libérateur de la France,» devra prendre ses précautions pour que cette expédition ne serve qu’au rétablissement de la monarchie et au maintien de la religion catholique romaine, et cela dans les conditions prévues et agréées par les puissances : à cet effet, il sera prudent de conelure avec « les Princes expatriés » un engagement écrit qu'il ne sera pas possible à ceux-ci, au moment du triomphe, de transgresser et de fouler aux pieds; et Catherine attache une si grande importance à celte garantie, que dans le manuserit original du Mémoire elle souligne ce passage à l'encre rouge !

Ces considérations n'étaient pas inutiles pour faire ressortir les :ourquois et les dessous des plans de cette grande Impératrice qui en 1792 se fit l'avocat de la monarchie française, comme de 1762 à 1774 elle s’était faite l'avocat des idées philosophiques. Mais si elle prodigue les phrases et Les avis, elle s'en tient à des assurances vagues quand il s'agit de promettre des soldats ou des roubles ; le calcul est toujours à la base de ses jugements. Ilest vrai que lorsqu'il s’agit d’un souverain, lequel doit se laisser guider par la raison d’État, le caleul prend le nom d'esprit politique.

Mais laissons la parole à la grande Impératrice :

« La cause du roi de France est celle de tous les rois. « L'Europe est intéressée à voir reprendre à la France la place due à un grand royaume.