Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

368 CATHERINE II ET LA RÉVOLUTION

dère la grande quantité de gens de considération qui se sont expatriés de la France depuis trois ans et qui se sont répandus dans les pays d’alentour, l'on diroit qu'ils n’y altendent que le moment de se rallier pour la délivrance de leur patrie. Les princes du sang ainsi accompagnés, déférant le commandement à un prince valeureux qui seul pourroit réunir les esprits divisés d'avis, remplis eux mêmes de l'esprit du courage de leurs ancêtres, agissant pour la plus juste cause, instruits par l’adversité, trouveroient-ils des obstacles dont ils ne viendroient à bout ; leurs antagonistes ne sont-ils pas coupables de tous les crimes et surchargés d’opprobre aux yeux de l'Europe ?

« Il parait qu’une révolution est indispensablement nécessaire, les choses ne pouvant subsister sur le pied sur lequel eiles ont été mises. Cette révolution ne sauroit consister sans doute que dans le rétablissement du gouvernement monarchique qui existe depuis la venue des Francs, L'équilibre des pouvoirs, la noblesse, le clergé, la magistrature ne se réuniroient-ils pas sous des chefs animés d'un désir aussi légitime, aussi équitable, aussi modéré? La noblesse, le clergé, la magistrature, les princes, les troupes ne pourroient-ils se réunir encore pour un pointtrès essentiel : celui d'opérer la délivrance du roi et de la famille royale des mains de la populace de Paris ? Et cela seroit-il si difficile? Si la chose ne l’étoit pas ilne s’agiroit que deseconcertersur les moyens les plus sages et les plus sûrs. Depuis que le monde est monde, l’ordre a pris le dessus sur le désordre.

« Il n’est pas difficile de prévoir que celui qui portera