Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

—_ Lo

n’avez jamais lu les livres des sages, vous n'êtes point initiée à leurs divins mystères. Si vous entendiez ma mythologie, toutes les Ecritures sacrées vous deviendraient claires et évidentes et, comme la sœur de Moyse, vous pourriez opérer l'œuvre du salut dans un quart d'heure...

« Si pour vous débarrasser de l’importunité du père de votre petite fille, qui n’a jamais été qu’une vraie machine, il n’y a qu'à payer sa pension, je m'en charge avec plaisir. Ainsi vous pouvez rassurer son père, qu’il soit tranquille sur cet objet, dont je fais mon affaire, sans lui dire de qui. A l'égard de l’adoption, je n’ai encore pu trouver personne qui méritât cet avantage. Nous verrons si elle peut nous offrir quelques motifs ; le premier pas sera sûrement de se rendre digne de vos soins. Je vous prie de l’embrasser pour moi et de recevoir mes sentiments de vénération.….. »

Qu'elle ait eu, ou non, la patience admirable de lire tout le fatras que nous avons épargné à nos lecteurs, la sœur supérieure est touchée du sacrifice consenti par Butré; aussi lui répond-elle très doucement et pieusement, à la date du 21 juillet :

« Vous paraïssez, monsieur, faire peu de cas des pères de l'Eglise et en général de toute la hiérarchie romaine. Serait-il possible que Dieu eût laissé dans l’aveuglement et l'ignorance tant d'hommes qui le cherchèrent dans toute la simplicité de leur cœur et ont acquis la plus éminente sainteté! Leurs ouvrages d’ailleurs nous prouvent leurs lumières et en lisant ceux de $. Augustin, de $. Thomas d'Aquin, de S. Bonaventure, de S. Bernard, etc., j'ai cru et je croirai toujours lire les livres des sages.

« Quant à mes liens, mon cher solitaire, je les aime de tout mon cœur, parce qu’en me séparant d’un monde que je hais, ils m’approchent de celui qui est l’unique objet de toutes mes affections. J’ai cependant dans ce moment-ci bien de l'ennui de la manière dont le nouveau régime traite les maisons