Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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moment avec impatience ; il faut espérer qu’une paix générale nous fera jouir pour lors du repos auquel nous soupirons si ardemment, et, qu’au lieu de nous détruire, nous travaillerons à cultiver nos champs et à rétablir tout ce que des fléaux affreux ont détruit...»

Cette fois-ci l’attente fut moins longue, car, si mai s’écoula sans que le voyageur désiré survînt, le mois de juillet apporta pour de bon la nouvelle que Butré quittait enfin Paris, où il séjournait depuis le mois de septembre 1792, pour rentrer dans ses foyers, à Strasbourg.

« Paris, ce 8 juillet 1797. « Citoyen,

« Je pars enfin pour vous joindre. Comme je passe par la Bourgogne, je compte rester à me reposer un peu à Beaune, le pays du bon vin, dans une terre d’un ami. De là je gagnerai Besançon et me rendrai à Strasbourg. Je ne saurais vous dire combien je serai charmé de vous embrasser et toute votre famille, après cing ans d'absence. Je pourrai enfin revoir mes affaires et retrouver mon petit mobilier, dont j’ai grand besoin. En attendant le plaisir de vous revoir, recevez les assurances

de mon bien sincère attachement. « BUTRET. »

Les plus généreux vins de Bourgogne, que ses amis lui offrent à l’envi, ne parviennent pas cependant à retenir notre voyageur; il est si pressé d'arriver qu’il pousse l’honnête Fritz à commettre une fraude épistolaire pour hâter son retour.

« Pernant, près Beaune, 4 août 1797.

« Citoyen, me voilà près de Beaune, dans le meilleur canton de la Bourgogne, mais le plus mauvais cette année. Il n’y à absolument rien dans tout le pays; jamais on n’a vu les vignes dans un si misérable état. Ainsi on ne boira pas de vin de Bourgogne de cette récolte.

«...On ne veut pas me laisser partir; je vous prie de me