Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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ments officiels qui le concernaient, nous sommes à même de donner une idée de la façon dont l’avoir du pauvre intendant des jardins princiers avait été « protégé » par l’ingérence des gens de loi. Ces papiers nous apprennent qu'à la date du 4 septembre, le Conseil intime avait demandé un rapport sur l'affaire Butré au Hofrath, à la Chambre des tutelles. Ce dernier collège avait chargé le Hofraths-Secretür Gaum de résumer la situation financière de l’impétrant dans une note qu’on ferait parvenir ensuite au ministre. Le 18 octobre, il la présentait en effet au Conseil aulique, qui l’approuvait et la transmettait, deux jours plus tard, sous le n° 9840, « avec ses sentiments amicaux, » au messieurs du Conseil intime.

Dans ce rapport, le sieur Gaum exposait que vers la fin de l’année 1794, c’est-à-dire après avoir patienté durant deux années, la veuve Model Salomon, chez laquelle Butré logeait à Carlsruhe, avait porté plainte en justice pour ravoir son appartement et en recouvrer le loyer, qui courait toujours. La justice s'était empressée de consigner les effets de Butré, dont on ignorait le domicile, voir même l'existence; mais comme ils étaient fortement endommagés par la vermine, et que la créancière insistait, le tribunal avait décidé de faire procéder à la vente judiciaire de ces divers effets. Cette vente avait été suspendue pour un temps assez long, parce qu'il avait fallu en conférer avec d’autres corps administratifs de la principauté, puis était venue l'invasion du territoire par les armées républicaines, et le majordome d'Ettlingen, Lavigne, avait donné les souliers et le linge de corps de Butré, conservé dans ce château, aux troupes françaises, lors de leur entrée dans la localité, afin d'éviter un pillage général. Tout le reste des vêtements et du mobilier de Butré avait été vendu depuis et l'actif et le passif du pétitionnaire se liquidait d’après le compte ci-joint, si l’on ne tenait pas compte d’une

| Auszug aus fürstl, Hofrathsprotokoll vom 20. Oktober 1797.