Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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Assurément, Charles-Frédéric n’en était pas encore là, dans sa ferveur de néophyte, mais aussi l’on ne pouvait guère lui demander un sacrifice aussi complet et qui d’ailleurs n'aurait en rien servi ses fidèles sujets.

Une lettre de Butré, du 10 décembre 1777, continue le récit des efforts qu'il fait pour répandre la bonne doctrine dans son entourage : « Je n’ai point encore commencé mes grandes opérations, mais je ne serai pas longtemps. Le baron était à Mannheim, M. le président des finances occupé à l'inventaire de Mr la feue margrave.! Pendant ce temps, je suis occupé à faire imprimer un petit ouvrage sur la boulangerie, qui est bientôt fini, et dont je vous enverrai un exemplaire. Comme je suis logé chez l’imprimeur, il m'est fort facile de faire imprimer votre ouvrage ; ainsi vous pouvez me l’envoyer. J'ai aussi, depuis ma dernière, établi une petite société économique; nous ne sommes encore que quatre. De mes trois associés, deux que j'ai endoctrinés sont jeunes et ardents et l’un surtout sera en état d'écrire sur la science. Le troisième connaissait déjà la science. Nous nous assemblons chez moi une fois par semaine; nous discourons et faisons des lectures. Nous avons déjà tenu deux assemblées ; par la suite cela pourra devenir important et fera une base assurée pour l’ordre. Nous avons arrêté que nous ne recevrions personne qui ne fut en état de répondre sur le tableau économique, et lorsque quelqu'un de nous en présentera un, il faudra qu'il

décroissant : « Le fait est que je lui crois volonté constante maïs timidité outrecuidante, et il agit, attendu ces conditions naturelles et par conséquent toujours dominantes, beaucoup plus prudemment que nous ne voudrions. Il ne s’est trompé qu’en une chose, c’est qu’il croyait notre besogne plus facile à jeter en ce moule qu’elle n’est. » — Fragment d’une lettre de Mirabeau, sans date, (1778?)

1 La margravine dont il est ici question est sans doute la veuve du

margrave Auguste-George, mort en 1771, dernier représentant de la ligne de Bade Bade.