Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)
328 CORRESPONDANCE DE IHOMAS LINDET
et de leurs enfants. L'Assemblée nationale n’osera pas proposer une telle association; mais si les journalistes, bien exaltés, parlaient de cette institution, elle n'aurait pas besoin d’exister pour produire un grand effet.
Les membres du nouveau directoire suivront, je crois, les errements de l’ancien; ils se sont retirés du club des Amis de la Constitution.
Je suis totalement étranger aux habitants d'Évreux. Je suis forcé d'y rester pour faire quelques ordinations extraordinaires; je serai forcé de faire rapidement quelques prêtres, mais j’ai peu d’ordinants en état. Il faut prévenir les plaintes des campagnes, les manœuvres des insermentés. et remplir les places vides.
CCIIT. — Au même. Evreux, 31 décembre 1707.
Mon frère, j'ai été fort émerveillé du discours de M. Louvet, qui nous a promis mille Scævolas si nous trouvions quelque Porsenna (1).
Si le cri général est à la guerre, nous aurons la paix. Si l'opinion chancelle, on proposera des conditions de paix, voilà toujours mon avis.
La Chambre haute ou le Sénat, le recrutement de la caste noble dans la haute bourgeoisie, voilà les vieilles idées dont nous n’avons pu nous accommoder à l’Assemblée constituante. Elles doivent se reproduire à Coblentz et y faire fortune. ;
Les colons de Paris doivent se désespérer du concordat. 11 leur reste un intérêt commun avec le ministère : séparer les colonies de la nation. On veut que ce pays
(1) Le discours de Louvet fut prononcé dans la séance du 25 décembre, au nom de la section des Lombards. Moniteur, réimpression, X, 727. Louvet dit dans ses mémoires (édit. Aulard, Paris, Jouaust, 1889, I, 29) que ce disCours est son chef-d'œuvre, mais que le texte donné par le Moniteur est fautif, et que l’on ne doit s’en rapporter qu’à l'édition donnée par Baudouin, par ordre de l’Assemblée.