Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)
376 CORRESPONDANCE DE THOMAS LINDET
où nous sommes, tout passera. N’avez-vous pas en vue que Louis XVI use le premier de la faculté du divorce ? Je crois qu’on ne se réconcilierait pas avec lui, même à ce prix.
Je tremble qu’il ne vous prenne la tentation de rayer la liste ecclésiastique comme vous avez fait la liste civile.
Les appels nominaux ont été lus à la Société d'Évreux. Vous y avez été applaudi. Évreux vous veut député. Évreux veut MM. Buzot et Vallée. Évreux voudrait que je fusse député pour le compte d’un autre district.
.… Je voudrais que la séance fût finie et n y figurer ni avant ni après.
[En post-scriptum, Thomas Lindet raconte qu’il a chanté le Veni creator dans l’église de l’abbaye : que quatre-vingts curés sont électeurs : (« Cela annonce, dit-il, qu’il n’est pas temps de confondre l'autel avec le trône pour ce pays-ci : ils espérent que je leur servirai de paratonnerre. »]
CCXLII. — Au même, 3, 5, 10 Septembre 1792.
[Dansseslettres des 3 et $ septembre, Thomas Lindet raconte les opérations électorales qui se tenaient à Bernay pour la nomination des députés à la Convention. Il rend compte de la nomination des députés après chaque scrutin. La lettre du 10 signale la mission de Momoro et Dufour qui, dit-il, parcourent cette contrée avec quelque danger pour le pays et pour eux, malgré les titres dont ils sont porteurs. Ces opérations nous sont connues par le procès-verbal imprimé : il est inutile d’insister. Notons dans celle du 3, ces mots : « Je vous quitte. Vous laisserez à vos successeurs une fusée aussi embrouillée que celle que le corps constituant vous légua. M. de Puisaye a grande envie d’être nommé député, on le suspecte. Il ne fut pas patriote pendant l’Assemblée, mais il l’est devenu, je crois, sincèrement. Le canton de Rugles n’a pas envoyé Lemaréchal pour électeur, je désire qu’il n’en soit pas moins député. »]