Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)
LÉGISLATIVE (17 SEPTEMBRE 1702) 37%
CCXLIII. — Au même. Bernay, le 17 septembre 1792.
Mon frère, le brigandage est à craindre dans Paris; il ne l’est pas moins dans les provinces. L’anarchie est aisée à introduire : peut-être, sous ce rapport, aurons-nous besoin de la guerre, et de faire une invasion pour occuper des gens qui nuiraient.
Thionville a montré ce qu'on peut, quand on veut se défendre. Les malheurs de Lyon de... ({/lis1ble), puissentils ne pas se propager |
M. d'Espagnac est certes un des plus actifs spéculateurs de France; s’il tourne ses spéculations du côté populaire, il peut servir cette cause, mais il se fera payer.
La manie de dévaster les châteaux se propage : les dettes des émigrés ne se trouveront pas sur la liste ou leur fortune est entre les mains des père, mère, oncles, etc.
On attend bien impatiemment des nouvelles de nos armées. Il ne faut pas que la même impatience agite les généraux, ils s’exposeraient à de terribles fautes.
Foule de curés s’empressent de communiquer avec moi ét me recommandent la cause du clergé. Je leur dis: Nous avions sauvé le vaisseau au premier naufrage; nous ne garantissons pas le second. Je leur dis : Le roi n'aurait osé trahir ses serments, si le clergé ne lui avait promis indulgence et absolution ; la noblesse ne se serait point croisée, si le clergé ne se fût chargé de prêcher la croisade; les Prussiens, Autrichiens, etc., ne nous auraient pas attaqués, s’ils n'avaient pas cru nous trouver divisés dans l’intérieur par le ministère des prêtres insermentés et des prêtres qui se jouaient de leur serment. Je leur dis qu'il est difficile que la nation pardonne aux prêtres. Je le sens, je le crois, leur règne est fini, — Dans la terrible