Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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tannique se croirait-il autorisé à empêcher les troupes françaises de faire une invasion dans les Pays-Bas? En usant du droit de la guerre, prétendrait-il nous forcer à respecter le gouvernement autrichien comme étant son allié sous le rapport de souverain des provinces belgiques? Voilà un premier point qu'il s’agit d’éclaircir, sans laisser la moindre équivoque et le plus tôt possible, parce qu'on assure que la réclamation de l'Autriche pour la garantie est déjà faite.

Il n’est pas moins essentiel de s’expliquer par rapport à la Hollande, d'autant plus qu'il semble par la réponse que vous à déjà faite lord Grenville, que c’était principalement la Hollande que S. M. Britannique avait en vue en parlant de ses alliés. À cet égard, Monsieur, vous pouvez rassurer entièrement le ministère anglais, car nous ne demandons qu’à continuer à vivre dans la meilleure harmonie avec la République. Et toutes nos négociations à la Haye sont entièrement dirigées vers ce but. Mais il faut que, de son côté, la Hollande nous garantisse la neutralité la plus parfaite et telle que ni directement ni indirectement nos ennemis n’en reçoivent aucun secours et n’en soient point traités plus favorablement que nous-mêmes.

Nous avons tout lieu de croire que la République connaît assez bien ses vrais intérêts pour ne pas souscrire à cette neutralité. Il importe cependant de faire à ce sujet différentes questions sur lesquelles je désirerais que vous eussiez des explications avec lord Grenville.

1° Si l'Autriche fait valoir auprès de la Hollande la