Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

A LONDRES. 349

fameuse convention de 1790, et si la Hollande, pour faire respecter la garantie qu'elle a donnée alors concurremment avec l'Angleterre, envoyait des troupes dans les provinces belgiques, ne serions-nous pas en droit de regarder cette conduite comme une agression, et le casus fœderis existerait-il encore? C'est-à-dire, l'Angleterre se croirait-elle obligée dans ce cas de prendre fait et cause pour la Hollande ?

% Si, l'Autriche consentant à donner une nouvelle existence au traité des Barrières, la République(des Provinces-Unies) envoyait des garnisons dans les villes de Mons, Namur, Tournay, Ypres, etc., les armées françaises devraient-elles respecter ces garnisons, etserionsnous dans ce cas regardés comme les agresseurs ! ?

3 Ilest vraisemblable que nos armes ayant des succès aux Pays-Bas, linsurrection y deviendrait générale, que les Belges se déclareraient indépendants de la maison d'Autriche, et que nous serions tenus par toutes les lois de l'honneur et de la justice de maintenir cette indépendance, par conséquent la nouvelle forme de gouvernement qui s'infroduirait nécessairement dans ces provinces *. Certainement, aucune puissance n'aurait droit de se plaindre que nous agissions de cette manière envers un ennemi que nous avons intérêt

d’affaiblir et de faire succomber par tous les moyens

! Le premier traité des Barrières, conclu en 1713, reconnaissait à la Hollande comme barrières, Tournay, Fpres, Menin, Furnes, Werwick, Comines, etc., etc.

2 Voir Archives des affaires étrangères, p.33, vol. 183. Pays-Bas.