Cour d'appel de Lyon. Procès-verbal de l'audience solennelle de rentrée le 4 Novembre 1873. Camille Jordan
38 « tendre aux fonctions publiques et à d’honorables « décorations. »
Dans le cours de cette session et de la suivante, Camille Jordan prit souvent la parole pour soutenir la politique du gouvernement. Mais son indépendance restait entière et il n'hésita jamais à combattre les mesures quil croyait mauvaises. Un jour, entre autres, il dénonça à la tribune le régime de répression sans mesure qui s'était appesanti sur la ville de Lyon à la suite du soulèvement de quelques villages voisins. Le discours qu'il avait prononcé en cette circonstance lui valut aux élections suivantes les suffrages des électeurs de Lyon, en même temps que les électeurs de l’Aïn lui renouvelaient leur mandat.
Atteint dès cette époque d'une maladie organique à laquelle il devait succomber, il aurait voulu rentrer dans la vie privée. Ses amis politiques, Royer-Collard , M. Guizot, M. Lainé, lui adressèrent de si vifs reproches . qu'il céda et opta en faveur de l'Ain.
Mais sa situation allait bientôt devenir délicate. Après avoir marché résolûment dans le sens libéral, le gouvernement hésitait et semblait reculer. Les électiens qui avaient lieu chaque année par suite du renouvellement partiel de la Chambre des députés produisaient en effet des résultats inquiétants.
Certes, on ne pouvait reprocher au gouvernement d'être réactionnaire. Non content d'avoir mis les ultraroyalistes en minorité dans la Chambre des députés par l'ordonnance de dissolution du ÿ septembre, il les avait