Čovek i inventivni život

186 - Boxuxap II. M. Rypauñ

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animale est modeste (1). Cela nous a habitués à l'être également dans nos exigences en matière d'intelligence animale, Nous sommes remplis d’admiration devant le chien sachant ouvrir une porte, où un chat soulevant le couvercle d’une marmite. Mais observant cette poule qui des heures durant fait des efforts pour passer à travers un grillage trop serré pour qu’elle puisse y passer sa tête, regardant ce cheval qui continue à manger son avoine pendant qu’on lui ouvre la boîte crânienne, et en général devant le comportement des animaux dans les circonstances mettant leur intelligence à l épreuve, on a le sentiment de se trouver en présence d'être déchus, qui nous affligent.

D'autre part, quel contraste entre cette pénurie d'intelligence que l’on constate au cours d’une visite d'un jardin zoologique et la richesse d’inventions qui concourent à l’organisation de l’animal le plus sot ! Que d'intelligence engagée dans l’organisation de cet être presque dépourvu d'intelligence !

Si l’on veut se réconforter de la pénible impression que produit l’intelligence des pensionnaires d’un jardin zoologique, on n’a qu’à songer à leur anatomie, à leur physiologie, à leurs instincts, pour passer brusquement de l’apitoiement à l’admiration.

Si l’on veut trouver quelque chose qui chez les animaux ressemble à l’activité de l'intelligence, c'est aux animaux les moins intelligents que l’on doit s'adresser. Observons une araignée tissant sa toile, un insecte maîtrisant sa proie : revenons même à la poule, mais lorsque, immobile, elle couve, se privant de nourriture, devenue courageuse de peureuse qu'elle était, défendant sa couvée, appelant ses poussins pour leur offrir le vermisseau qu'elle vient de déterrer de ses pattes rugueuses. L’araignée tissant sa toile, l'abeille construisant ses cellules de cire, l'oiseau bâtissant son nid, voilà qui ressemble singulièrement à l’homme artisan, aux produits de son industrie, et non pas ce que le singe le plus intelligent peut faire.

C'est que, comme nous l'avons exposé plus haut, l'intelligence humaine proprement dite n’a pas ses racines uniquement dans l'intelligence animale qui lui a été transmise, mais aussi et surtout dans cette intelligence que nous qualifions de biologique, qui à, entre autres, inventé le mécanisme des instincts et qui est dans le domaine biologique d'autant plus efficiente que l’animal est moins intelligent. Car moins une espèce animale est douée d'intelligence, plus elle a besoin d’instincts intelligemment ordonnés.

Nous nous rangeons à l'opinion de E. RaBaAuD (1) sur la

(1) I s'agit d'intelligence inventive, de la faculté de raisonner. Il en cst (out autrement des sentiments. On {rouve chez le chien, par exemple, des sentiments de fidélilé, d'atlachement, de sympahic. de compassion, de sacrifice, qui ne sont pas communs aux humains el qui contrastent avec l'intelligence animale.

(1) Elienne RaBauD : Psychologie animale et finalilé. In Conduite, sentiments, pensée des animaur. Alcan édil, Paris, 1938,