Čovek i inventivni život

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organisme des mécanismes utilisant avec profit les propriétés catalytiques des métaux, que notre industrie n’a appris à utiliser que de nos jours et qu'elle introduit de plus en plus dans ses procédés. Lui qui n’avait comme arme de défense que la massue ou le «poing», possédait dans son sang des armes de défense contre des ennemis dont il ne soupçonnait même pas l'existence, armes dont nous ne sommes pas encore parvenus à connaître le mécanisme. Actuellement encore notre savoir est, par rapport à celui de la nature vivante, ce qu'il était à l’époque de la pierre. Nous nous adressons à des moisissures pour qu'elles nous livrent les armes biologiques de défense qu'elles fabriquent, en attendant que nous ayons réussi à imiter ce qu'elles font de temps immémorial. Et si notre reconnaissance et les prix d'honneur vont aux hommes illustres qui découvrirent les antibiotiques et non aux champignons qui les inventèrent, c’est parce que ceux-ci firent ce tour de force en l'absence de cerveau, n'étant constitués que de filaments cellulaires. Tour de force : la pénicilline attaquant les concurrents de la moisissure et autres microorganismes avec trois fois plus de force que ne le fait l’« acide phénique » (désinfectant brutal et toxique violent), tout en étant inoffensif pour son possesseur — ef, heureusement, pour l'homme. Ces deux propriétés réunies n’ont été trouvées jusqu'à présent chez aucune des nombreuses substances connues en chimie.

À peine découverte, on en connaît déjà la constitution et on ne tardera pas, sans doute, à l'obtenir synthétiquement, telle est l’adresse des chimistes.

La main est sans doute un outil techniquement supérieur à la puissance d'invention de la plupart des hommes et aux connaissances techniques actuelles de tous les hommes. L'outil est à un certain point de vue au-dessus de celui qui en fait usage.

N’a-t-on pas la même impression pour l'instrument de la pensée qu'est le langage humain ? Celui-ci est sans doute l’œuvre de l'intelligence humaine à travers toutes les générations de l'humanité. Mais l'invention biologique y a certainement pris part, ne serait-ce qu'à la constitution de son mécanisme physiologique, à l’adaptation des organes de la phonation et à la réalisation de son mécanisme nerveux.

Actuellement ce qui est frappant, c’est que l'instrument de l’expression de la pensée dépasse parfois de beaucoup l'intelligence de ceux qui s’en servent. Il suffit de songer à quelles platitudes et banalités de la pensée est parfois exclusivement employé, manié à la perfection, ce don merveilleux dont plusieurs sciences s'occupent de dégager la profonde logique et les subtiles nuances. Aussi a-t-on de tout temps ressenti les inconvénients d’une parole supérieure à son usager, dominant la pensée au lieu d’être à son service.

Il y a analogie à ce point de vue avec les inventions techniques