Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793, S. 213
PIÈCES JUSTIFICATIVES. 205
« Les Savoisiens, pénétrés de la reconnaissance la plus vive, prient l’auguste Assemblée d’en recevoir les témoignages.
« Ces hommages, Législateurs, ne sont pas dictés par les organes corrompus de l’ancien régime: ce sont des hommes libres qui vous les présentent et qui sentent toute la dignité de leur nouvelle existence.
« Vous nous avez laissé les maîtres de nous donner des lois, nous avons agi. La nation savoisienne, après avoir déclaré la déchéance de Victor-Amédée et de sa postérité, la proscription éternelle des despotes couronnés, s’est déclarée libre et souveraine. « C'est du sein de cette assemblée qu'est émis le vœu unanime d'être réunis à la République française, non par une simple alliance, mais par une union indissoluble, et formant partie inlégrante de l'empire français.
« Ce n’est point une assemblée d'esclaves, tremblant à l’aspect des fers qu'ils viennent de quitter, qui vous supplie de la prendre sous votre protection; c'est un souverain, admirateur de votre gloire, demandant à en faire réfléchir sur lui quelques rayons. »
Cette adresse, datée du 22 octobre 1792, fut lue à la Convention dans sa séance du mercredi 21 novembre, par le citoyen Doppet, lieutenant-colonel de la Légion allobroge.
Peu de temps après la Savoie et Nice, c'est Monaco, ville libre, Menton et Roquebrune, qui demandaient à la Convention, le 20 janvier 1793, d'être incorporées à la République.
Le Moniteur du 6 février, en rend compte en ces termes :
« Dimanche dernier, les assemblées primaires de Monaco, Menton et Roquebrune se sont formées, et chacune d'elles, après avoir prononcé la souveraineté du peuple et demandé à devenir partie intégrante de la République française, a élu quatre représentants qui, hier, se sont réunis à Monaco. Quoiqu'ils ne soient qu'au petit nombre de douze, ils se sont constitués en Convention nationale particulière, en attendant l’adoption par celle de France.
« Aujourd'hui après midi, grand Te Deum accompagné de quarante coups de canon, du brülement des titres de la noblesse du pays et de celui du pavillon du ci-devant prince. Ce soir, illumi-
nation générale. » x