Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793
DANTON EN ANGLETERRE
Danton, comme Marat, Hérault de Séchelles, Brissot et tant d’autres, savait l'anglais.
A ce propos nous rappellerons que les ouvrages d’auteurs de nationalité britannique qu'il avait dans sa bibliothèque (Shakespeare, Johnston, Pope, Robertson, Blackstone, Adam Suith, etc.), étaient en langue originale et qu'il s’y trouvait aussi des traductions anglaises d'œuvres latines, grecques, espagnoles et même françaises (Virgile, Plutarque, Don Quichotte, Gil Blas, par exemple), et, fait assez décisif, jusqu'à un traité de ponctuation.
D'autre part, les papiers saisis chez le conventionnel lors de son arrestation et conservés aux Archives nationales, contiennent plusieurs lettres à son adresse, écrites en anglais. L'une d'elles est du fils de son beau-père, Jean-Georges Recordain, qui lui écrivait de Londres pour le faire juge des progrès qu'il y avait faits en cette langue. Elle était datée du 28 octobre, première année de la liberté, 1789 par conséquent, et signée: Your much affectionate and patriote brother.
Enfin, l'enveloppe contenant les papiers dont il est ici question, inventoriés et classés pour être mis sous les yeux du comilé de Salut publie, porte l'indication formelle que Danton savait l'anglais.
Cest pourquoi, lorsqu'il arriva dans la prison du Luxembourg, après son arrestation, il put saluer Thomas Paine (une vieille connaissance) en cet idiome, et comment on trouva chez lui une missive de ce dernier, —