Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793

LES JACOBINS ANGLAIS. 45

endroits, — et ils sont en grand nombre, — où l’on a célébré anniversaire de la Révolution (1). »

« II. — Irlande (Belfast), le 14 juillet 1791.

« Nous venons d’être témoins d'un spectacle qui a rempli tous les cœurs d'enthousiasme. C'était vérilablement la fête triomphale de la liberté! La Société des Volontaires s'est réunie pour célébrer la révolution de France,et, dans une marche pompeuse, où d'ingénieux emblèmes retraçaient les circonstances les plus remarquables de cet événement, elle a offert aux yeux du peuple tout ce qui peut lui rappeler ses droits et sa dignité. Un simulacre de la Bastille était un des objets qui attiraient le plus l'attention; d'un côté, on lisait ces mots : « Le 14 juillet 1789, inauguration de la liberté; » de l’autre : « Pour devenir libre, un peuple n'a qu'à le vouloir. » Le portrait du vénérable docteur Franklin et celui de Mirabeau étaient portés chacun par deux volontaires. Le premier avait pour devise : « Où règne la liberté, là est une patrie. » Le second : « Le trafic des Africains esclaves, condamné par la morale, peut-il ètre juste en politique ? »

« Le cortège, après avoir parcouru en longue file toutes les rues un peu considérables, est arrivé à la place dile des ToilesBlanchies, où trois feux de joie étaient préparés. Ils ont été allumés successivement et des salves d'artillerie en ont accompagné l'explosion. Alors le corps entier des Volontaires et les citoyens qui les accompagnaient en foule se sont développés en cercle dans l’intérieur même de la place, et là, d’une voix unanime, ils ont adopté la déclaration suivante :

« Les droits et les devoirs des hommes ne peuvent être gravés d’une manière aussi durable sur le marbre ou sur l’airain que dans leur mémoire et dans leurs cœurs. » Nous ayons consacré ce jour à célébrer la Révolution de France, afin que le souvenir de ce grand événement s'enfonce d'une manière profonde dans nos âmes enflammées non seulement des affections patriotiques du citoyen, mais encore de cette sympathie universelle qui nous lie à toute l'espèce humaine, dans une fraternité d'intérêts, de devoirs et de tendresse.

« Une révolution si importante pour l'Humanilé, embrassant tant de millions d'hommes, étendue sur une si grande surface de pays et complétée dans un temps si court, est propre à élonner et confondre l'imagination par la grandeur de l’objet et la rapidité des mouvements. Nous pensons donc que le mieux est de nous fixer à une vérité simple et sublime, autour de laquelle nos opi-

(1) Moniteur, n° 202, 1791. 3