Danton émigré : recherches sur la diplomatie de la République an 1er-1793
LES JACOBINS ANGLAIS. #1
des rois, des nobles et des prêtres puisse troubler l'harmonie d'un peuple délibérant sur les lois qui doivent assurer son bonheur et celui de tant de millions de nos semblables encore à naïtre.
« En notre qualité d'hommes, la Révolution de France est donc bexucoup, mais beaucoup, pour nous.
« 2° En qualité d’'Irlandais.
« Nous avons aussi une patrie, et qui nous est bien chère; si chère, quant à ses intérêts, que nous soupirons après l’anéantissement de toute intolérance civile et religieuse dans ce pays; si chère, quant à son honneur, que nous appelons de {ous nos vœux le moment où cessera pour jamais ce commerce infâme de ja liberté publique que nous voyons vendue par l'un, achetée par l'autre; si chère, quant à sa liberté, que le plus profond et le plus constant de nos désirs est une vraie représentation de la volonté nationale, le seul guide et le seul gardien du bonheur national.
4 Poursuis done, peuple grand et généreux, poursuis, continue à pratiquer la sublime philosophie de ta législature, à forcer les applaudissements des nations les moins disposées à te rendre justice; et non par les conquêtes, mais par la toute-puissance de la raison, convertis et délivre le monde, ce monde dont les yeux sont fixés sur loi, dont le cœur est sans cesse au milieu de toi, qui s'entretient de toi dans toutes ses louanges. Tu es sans doute, oui, tu es la véritable espérance de tout l'univers, de tout, à l'exception de quelques hommes dans quelques cabinets, qui croient que l'espèce humaine leur appartient et non pas eux à l'espèce humaine; mais qui, maintenant instruits par un redoutable exemple, commencent à trembler et n’osent plus se confier à ces armées rassemblées contre toi et contre la cause que tu soutiens. « Nous avons résolu unanimement qu'une copie de la déclaration ci-dessus sera adressée par notre président, au nom de nous tous, à l'Assemblée nationale de France.,
« Signé: WILLIAM SHARMAN. »
« La fin de cette lettre contient le détail des toasts dont l’esprit se devine sans peine. »
L'effet de ces manifestations fut très grand en Angleterre, comme l'indique, entre autres, la lettre suivante, adressée de Londres au Moniteur, et qu’il a reproduite dans son numéro du 6 juin 1791 :
« Il se forme en votre faveur un parti considérable