Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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présume, dans cette enceinte, ne contestera l'utilité de l’adoption du nouveau système d'armement, qui est évidemment très-supérieur à l’ancien, et qui doit procurer aux troupes la certitude si importante à la guerre, si propre à doubler leur confiance en elles-mêmes, la certitude de tirer tout le parti de leurs armes dans toutes les circonstances, et quel que soit l’état de l'atmosphère.

Il s’agit, en effet, de doter nos armées d’un avantage réel dans le présent, et qui deviendra par la suite une cause non moins réelle de supériorité sur l’ennemi qu’elles auraient à combattre un jour. Cette pensée est depuis longtemps celle du Gouvernement; elle occupe aussi en ce moment toutes les puissances étrangères. Nous croyons que c’est un motif déterminant pour ne pas tarder davantage à tirer parti de notre propre expérience, sans attendre indéfiniment le résultat de l'expérience des autres; car il ne faut pas se dissimuler que Pajournement .indéfini de cette mesure si importante et si urgente équivaudrait presque à son abandon complet. Vous n’ignorez pas, messieurs, que nos manufactures d'armes continuent toujours à fabriquer suivant l’ancien système, et qu’il importe, pour éviter toute secousse dans cette industrie, de préparer à l'avance le changement qui devra s’opérer dans le système de la fabrication des armes.

Quant au mode de transformation qui doit être adopté, on comprend que l'État doive désirer, exiger même une garantie suffisante; mais nous croyons qu’elle existe, cette garantie, dans les procès-verbaux d’expériences, où on la trouvera satisfaisante, entière, alors que ces expériences seront devenues définitives et concluantes sur tous les points. Nous comprenons également qu’en raison de la gravité de la question et de l'importance de l’opération, la garantie résultant des expériences doive être fortifiée, complétée, par l'avis des hommes les plus compétents en pareïlle matière. Et certainement rien ne sera négligé à cet égard; car, dans cette ques-