Entre slaves

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LA FIN DE L'INFLUENCE RUSSE 315

Schoumla; jusque là il avait pu voyager seul, en voiture avec son khavas et son secrétaire. À Routschouk, il dut prendre le train.

Pétrof, le bras droit militaire de Stamboulof, avec une dizaine d'individus, s’empressèrent de l’accompagner, non pour lui servir d’escorte d'honneur. comme on l'imagine bien. Ils occupaient des compartiments à côté de celui du général. Le train s'arrêta dans {rois ou quatre stations. Aux arrêts, des sroupes attendaient le convoi; dès qu'il était signalé, des liourrahs et des cris de tous genres éclataient. Il y avait le groupe des amis de la Russie, des Zankovistes, et celui de la Régence. Les uns se pressaient devant la portière du compartiment de Kaulbars, pour lui serrer la main et crier : « Vive la Russic! »; les autres se tenaient devant Pétrof et ses compagnons et poussaient des : « Vive Stamboulof ». Les esprits étaient montés dans ces petites villes au point que les deux partis, après le passage du train, en venaient aux mains.

L'entrée à Schoumla offrit le même spectacle. La vieille ville est éloignée de la ligne du chemin de fer et c’est en voiture que Kaulbars y pénétra. La population était venue au devant de lui sur la route.

Les deux partis se trouvaient là aussi en présence. Les hourrahs! Les cris! Vive la Russie! Vive Stamboulof! s’entremèlaient, composant uneimmense cacophonie. Tous semblaient très excités. Le général, debout