Entre slaves

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«ans sa voiture, fit signe qu'il voulait parler. Il üint à la foule les mêmes discours qu'à Routschouk: il signala la manœuvre hypocrite de ses adversaires, qui voulaient faire croire au peuple qu'il était la cause du différend, mais sa présence au milieu des Bulgares avait lieu sur un ordre du Tsar. Tous ceux ‘qui n'étaient pas aveuglés par la plus noire ingratitude agiraient en patriotes en écoutant ses conseils, et éviteraient au pays le plus sombre avenir. Mais toute cette éloquence fut dépensée en pure perte.

Le général dut rentrer, vaincu, à Sofia.

Les élections avaient eu lieu.

La mission Kaulbars, œuvre personnelle du souverain, n'avait pas été vue d'un bon œil par la diplomatie russe. Son échec n'étonna personne. Mais il servit de prétexte pour sortir de l’imbroglio.

Cette Bulgarie avait été trop longtemps le cauchemar de la chancellerie russe. Les fautes passées pesaient trop maintenant. Des années de luttes, d’ennuis de tous genres, de gros risques, de craintes de graves conflits, n'avaient eu pour tout résultat que de créer une nouvelle situation inextricable. Battenberg n’était plus là, mais des individus, animés d'intentions franchement hostiles, le remplaçaient; la persuasion était inutile. Seule une occupation du pays, par quarante mille hommes, remettrait chaque chose à sa place, mais cette solution ne pouvait ètre sérieusement envisagée sans soulever, en même temps, la question de paix ou de guerre avec 1 Eu-