Entre slaves

:388 : ENTRE SLAVES

Ils arrivèrent à la sous-préfecture.

Le malheureux Dimitrieff s'était barricadé dans une chambre au premier étage.

Sabre en main, il attendait les émeutiers: mais l'ouragan humain renversa la porte. Vingt bras -empoignèrent la victime. et en quelques secondes, elle fut enlevée et précipitée par la fenêtre. Le corps tomba au milieu d’autres groupes de massacreurs.

Piétiné, écrasé, la tête labourée de coup de gourdins, ne formant presque plus qu’une masse informe «de chair, le sous-préfet fut jeté dans la rivière voisine.

La rage sauvage n'était pas assouvie.

— Les autres, les autres!

La bande sanguinaire se remit en marche.

— Ils nous les faut! Ils nous les faut!

Les compagnons de Dimitrieff avaient cherché un -abri dans une maison particulière, située non loin de là.

En entendant gronder l’'émeute, et ne connaissant pas le drame qui venait de s’accomplir, ils se con-certèrent. — Tächons d’apaiser leur fureur! dirent-ils.

Montrons-nous.

Zogralf parut.

— Le voilà! Le voilà!

— Oui, dit-il, — nous sommes là, mais c'est pour vous faire entendre la voix de la raison!

Le malheureux sortit de la maison. Il n avait pas fait trois pas, qu'il était empoigné, jeté à terre :