Essai sur les dernières années du régime corporatif à Genève : (1793-1798)

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trises, manquerait le but de son institution si le Conseil législatif donnait à la pétition plus d'importance qu'elle ne mérite, ainsi que toutes celles qui pourraient lui être présentées dans le même sens. Elle devient enfin l'organe du Département en reconnaissant que les diverses corporations, loin d’être incompatibles avec la liberté politique. disposent, au contraire, les membres qui y sont attachés à entretenir des rapports plus directs avec l'administration et à y être plus étroitement dévoués, et qu'en plaçant ainsi toutes les professions sur la même ligne, celle de l'utilité et de l'intérêt publics, l'on renverse le mur de séparation qu'une opinion orgueilleuse avait élevé entr'elles sous $ distinction déplacée de hautes et basses professions, distinction qui sert d’aliment à l’amour-propre et qui a souvent détourné les citoyens des occupations qui conviennent le mieux à leur position.

En effet, les citoyens destinés aux arts et non à l’agriculture n'étant pas tous doués d'une même énergie. d'une même torce de conception. la certitude d'un bénéfice honnête, garanti par une sage administration, présente à tous les citoyens d’une même profession l’image d’une perspective d'autant plus consolante, qu’elle est à l'abri des entreprises de l'ambition. C'est le premier effet que nous devons attendre des corporations dans un pays dont les ressources sont limitées.

Entraîné par ces diverses vues, qui sont d’ailleurs appuyées d'une longue expérience, le Département sur les arts insiste plus que jamais auprès de l'Administration pour qu'elle veuille bien prendre cet objet en considératon, l’appuyer dans le même sens auprès du Conseil législatif, et employer l'influence qui dérive de sa fonction pour ramener à des principes plus sages et plus conformes à notre position ceux qui, sous diverses vues, ont donné appui à la pétition par leurs signatures.

TinGry.

P.S. Il n’est peut-être pas inutile de donner à l’adminisration un aperçu de l'opinion publique au sujet des maitrises. Tandis qu'on présentait au Conseil législatif une demande contre l’existence de ces maïtrises, on priait le Département de règler en corporation des professions qui n’ont jamais eu de réglement, dans les vues de faciliter le travail de révision du Conseil législatif.