Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
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par trois ans de commotions successives parlèrent de répondre aux menaces de l'étranger en immolant les ennemis du dedans. Ils se portèrent vers les prisons et, sous prétexte de frapper les complices de Pitt et de Cobourg, ils massacrèrent jusqu'à des détenus de droit commun condamnés pour vol ou assassinat, des filles publiques, des galériens. Certes, les massacres de septembre ont été exagérés. De nombreux prisonniers, même parmi les plus compromis, comme, par exemple, Me de Tourzel, gouvernante des enfants de France, confidente de Marie-Antoinette, furent épargnés, acquittés par les tribunaux improvisés, ou sauvés par Danton et ses amis. Théroigne de Méricourt, suivant une tradition orale, aurait pris part aux massacres et tué de sa main, à l'Abbaye, son premier ravisseur, le baron allemand anonyme. Cette tradition ne repose sur aucun témoignage, même suspect; elle est fausse comme la plupart de celles qu’on a recueillies sur ces événements déplorables : le verre de sang de Mie de Sombreuil, ou le pseudo-sacrifice de Loizerolles père pour son fils, légendes mensongères, surabondamment réfutées par notre regretté Louis Combes dans ses Épisodes et curiosités révolulionnaires. Lamartine, fidèle à son système d’historien ro-