Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

8 THÉROIGNE DE MÉRICOURT.

paragraphe étonnant : « Ma tante a peut-être été exaltée ; elle passa, sous l'Empire, quelque temps chez mes parents à Marcourt, et elle y fut pour tout le monde une femme instruite et de bonne compagnie », on est en droit de supposer que la signataire, si elle existe, a hérité plus que du nom de Théroigne et n'a pas le cerveau très sain.

Quelques historiens, amis du pittoresque, adoptant l'hypothèse de l'aventure amoureuse, ont dépeint complaisamment le burg des bords du Rhin, d'où un prince Charmant venait chaque nuit jouer de la guitare sous la fenêtre de sa belle. Or, du Rhin à Marcourt, il y a vingt-cinq bonnes lieues. Certains, comme le baron de LamotheLangon (1837), ont écrit sur ce sujet de simples romans pour cabinets de lecture‘. Un contemporain, Restif de la Bretonne, dit de notre héroïne : « Cette femme, assez jolie, avait été donnée à un ci-devant qui la jugea digne d'être

1. L'ouvrage de Lamothe-Langon comprend deux volumes in-8° édités à Paris chez Alardin, sous ce titre : « Théroigne de Méricourt la jolie Liégeoise, correspondance publiée par le vicomte de V. Y. » L'ouvrage, sous forme de lettres adressées de la Salpétrière par Théroigne à sa compagne Rose Lacombe, n’a jamais été terminé. Le tome II s'arrête à la fin de 1789.