Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
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lèbre libraire du Palais-Royal. Le vendredi 17, toujours au Palais-Royal, centre de la vie politique, elle serre la main aux patriotes du camp des Tartares, et, voyant des caricatures antipatriotiques affichées à l’auvent d’une marchande de journaux, elle lui interdit d'exposer dorénavant ces dessins royalistes, Le Journal général (19 février 1792) imagine plaisamment une lutte entre la belle Liégeoise et la marchande, celle-ci brandissant un chandelier, celle-là s’enfuyant en laissant une pantoufle sur le champ de bataille. Mais il faut voir dans l'héroïne du 6 octobre autre chose que la femme exaltée, amie des manifestations bruyantes. Son esprit s'était orné par une abondante lecture et affiné au contact des hommes éminents dont elle s’entourait depuis trois ans. MM. de Goncourt ont très bien indiqué tout un côté de son rôle politique, en disant : « Théroïigne était dans la Révolution le parti de la femme. Dans le déchaînement de la liberté, elle appelait la femme à l'émancipation. Elle demandait que l’héroïsme lui fit des droits. » Le 25 mars 1799, la mère des Vésuviennes de 1848, dans un discours prononcé à la Société fraternelle des Minimes, place des Vosges, à l’occasion de la