Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt
THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 98
A quelques jours de là, une scission nouvelle eut lieu au club des Jacobins entre l'élément jacobin pur et l'élément girondin. A la séance du 23 avril 1797, une discussion violente s’éleva entre Collot d'Herbois et Rœderer. Un incident assez curieux de cette séance prouve que dès lors Théroigne penchait vers les idées modérées. « Ce qui nous cause surtout une grande satisfaction, dit Collot d'Herbois dans sa réplique à Rœderer, c’est que ce matin, dans un café de la terrasse des Feuillantsi, M! Théroigne a arrêté qu’elle retirait son estime à M. Robespierre et à moi... »
« Rires universels, » ajoute le Journal des Débats et de la Correspondance des amis de la Constitution. Théroigne était là dans la tribune des dames, au côté gauche de la salle. Irritée de l’apostrophe de Collot et des rires de l’Assemblée, elle s’élança par-dessus la barrière qui la séparait de l’intérieur de la salle, quoi qu’on fit pour la retenir, et s’'approcha du bureau avec des gestes très animés, insistant pour obtenir la parole. Le
1. Le café Hottot, rendez-vous des « boute-feux révolutionnaires, des femmes surtout », disent les Deux amis de la liberté. (T. VII, p. 74, note.)
2. Numéro du 25 avril 1792.