Études historiques et figures alsaciennes
10. ÉTUDES HISTORIQUES
qu'à ce qu’elles se fussent rencontrées sur les champs de bataille d’Iéna et d’Auerstaedt.
L'attaque prussienne de 1806 ne ressemble nullement au grand soulèvement qui, en 1813, mit toute l’Allemagne en armes contre Napoléon. En 1806, c'était seulement la petite noblesse, dans laquelle se recrutait le corps des officiers, c’est-à-dire une partie de la nation, peu nombreuse, mais ardente et orgueilleuse, qui demandait la guerre et la prenait à son compte ; elle avait son représentant à la cour dans la personne du prince Louis-Ferdinand, neveu de Frédéric IL. La bourgeoisie était paisible et indifférente, et la classe lettrée avait déjà été touchée par l'esprit de liberté qui soufflait du côté de,la France.
Le 7 février 1807, Charles-Auguste Bættiger, directeur de l’Institut des Pages à Dresde, écrivait, dans son style fleuri, à l'historien Jean de Muller : « On est hautement accusé de parjure et d’apostasie, lorsqu'on ose appeler de son vrai nom le grand destructeur des vieilles
formules usées et vermoulues, l’homme que le