Études historiques et figures alsaciennes
PAPA OBERLIN 244
Parce que je ne sais rien. » Et il déclara qu'autrefois il avait été le porcher de la commune, Mais qu’ensuite, sa vue ayant baissé, il lui était arrivé de perdre quelquefois une de ses bêtes, et que, pour ne pas le priver d’emploi, on lui avait confié la garde des enfants.
Quand Stuber fut appelé à une des paroisses de la ville de Strasbourg, il chercha un successeur qui voulût continuer son œuvre, une âme charitable qui consentit à vivre parmi les sauvages pour les amener à la vie civilisée. On lui parla d’un candidat en théologie, qui attendait une nomination d'’aumônier dans un régiment français, et qui se distinguait par son esprit sérieux et ses mœurs 'austères. Oberlin était fils d’un professeur au Gymnase protestant qui avait été fondé au temps de la Réforme par Jean Sturm ; il avait six frères et deux sœurs, et il avait vécu jusque-là sous un régime sévère et économe. Stuber alla le voir ; il Le trouva lisant les philosophes français qu'il se proposait de réfuter, Voltaire, Diderot, Hel-
vétius. Un mobilier plus que simple garnissait 46