Études historiques et figures alsaciennes
AVANT ET APRÈS IÉNA 27
louche, d’impuissant, une agitation qui n’annonçait rien moins que la conscience de ses forces, un genre de politesse qui semblait demander pardon d'avance des revers qui devaient lui arriver. Il me répéta, une fois après l’autre : « Pourvu qu’on ne fasse pas de grandes « fautes ! » Et lorsque enfin je pris la liberté de lui dire : « Mais, Monseigneur, tout le monde « doit espérer qu’on n’en fera pas sous votre « direction, » il me répondit : « Hélas ! je puis à « peine répondre de moi-même : comment vou« lez-vous que je réponde des autres! » — propos qui contrastait bien singulièrement avec les sentiments qui auraient dû le pénétrer à la veille d’aussi grands événements. »
Au milieu des préparatifs, un peu tumultueux, d’une guerre brusquement engagée, on échangeait des notes et des dépêches avec les cabinets de l’Europe. La diplomatie prussienne des dernières années avait manqué de toute dignité. La Prusse avait signé avec la France plusieurs conventions, qui n'avaient d'autre but,
comme Haugwitz le déclare formellement à