Études historiques et figures alsaciennes
68 ÉTUDES HISTORIQUES
Charles-Auguste : « J'ai beaucoup appris dans les quatre dernières semaines, et cette campagne modèle me donnera encore beaucoup à réfléchir. Je me félicite d’avoir vu cela de mes yeux, et de pouvoir dire, quand il sera question de cette importante époque : eé quorum pars minima fui. Nous sommes dans une singulière position. Après la prise de Verdun, on constata que les Français avaient occupé la forêt de l’Argonne et barré le défilé qui va de Clermont à Sainte-Menehould. On chercha à les tourner, et, avec l’aide du général Clairfayt, on les chassa du poste de Grand pré; l’armée entière passa, et s’établit entre Sainte-Menehould et Châlons. Lorsqu'on fut arrivé en vue de l’ennemi, une violente canonnade éclata : c'était le 20, et lorsque, enfin, on en eut assez, tout rentra dans le silence, et ce silence dure depuis sept jours. Même les avant-postes ne tirent plus. Les Français ont gardé leur position, et, de notre côté, on ne peut arriver à Verdun que par Grandpré. Le temps est épouvantable. Le manque de pain,
qui ne suit-que lentement, rend cet arrêt encore