Ferdinand IV et le duc d'Orléans : Palerme, 9-17 Mars 1813

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FERDINAND IV ET LE DUC D’ORLÉANS or

ci. Il donnera une frégate pour la Reine et des transports pour les effets, et la Reine sera transportée dans tel lieu que Sa Majesté jugera à propos. Lord William m'a de plus chargé de dire à Votre Majesté que le départ de la Reine devait être immédiat, ét que, si Sa Majesté veut encore écrire en Autriche avant de s’y rendre, elle devait aller attendre la réponse ailleurs qu’en Sicile.

— Oh! Jésus Marie! et comment veut-il donc alors que je la fasse partir ?

— Sire, je ne peux que répéter exactement ce que lord William m'a dit. Votre Majesté sait qu'il m'est extrêmement désagréable d’avoir à Lui répéter des choses aussi pénibles, et que je ne peux pas me mêler de faire partir la Reine dont je suis le gendre. C’est déjà bien assez de devoir répéter ce que lord William m'a dit.

— Mais où veut-il donc qu'elle attende la réponse de l’Autriche ?

— Partout ailleurs qu’en Sicile; à Malte, à Cagliari, partout où elle voudra.

— Cagliari serait le meilleur endroit; pour Malte, elle ne voudra pas en entendre parler; mais croyez-vous que les Anglais la laisseront tranquille à Cagliari ?

— Sire, je le crois, mais je n’en sais rien; mon opinion est que la Reine y sera tranquille, si elle s’y tient tranquille.

— Eh! je vous entends. Vous avez raison. Qu'est-ce que dit Bentinck sur les autres points ?

— Sire, relativement à Cassaro il m'a paru fort mécontent. -

— Comment, il n’est pas content qu'il soit mis hors du Ministère ?

— Il est très content de cela, Sire; mais c'est que Votre Majesté ne m'avait pas tout dit. Bentinck m'a fermé la bouche en me disant que, tandis que Cassaro sortait du Ministère sur sa demande.

— Oui, dit-il en m'interrompant vivement, je le faisais Maggiorduomo maggiore (Grand Maître de la Maison du Roi). Eh bien! qu’est--ce que cela veut dire? Bentinck veutl que je renvoie un serviteur comme cela sans lui donner une marque de mon regret d’être obligé de le faire.