Garat 1762-1823

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d’ailleurs un produit du terroir, d'être en honneur dans cette ville privilégiée. « Dans les salons de Bordeaux, la conversation vive et légère ne tarit pas, écrit en 1785 madame Laroche, femme d'un conseiller de Mayence, on chante, on récite des vers!. »

Chose faite pour étonner quelque peu, on trouvait alors dans la bourgeoisie bordelaise une culture intellectuelle supérieure à celle que l’on y rencontre aujourd'hui?. Tous y savaient le latin; les études classiques étaient suivies par les fils des riches négociants qui peuplaient le collège de Guyenne et les autres établissements similaires. Bien rares étaient alors ceux qui, sur les bords de la Garonne, n'auraient pu improviser un compliment en vers badins à Eglé ou tourner agréablement une épitre à Chloris *.

1. Albert Babeau, Les voyageurs en France depuis la Renaïssance jusqu'au XVIIF siècle, 1 vol. in-12, Firmin-Didot, édit., Paris, 1885, p. 271.

2. Albert Babeau, Les bourgeois d'autrefois, 1 vol. in-8, Firmin-Didot, édit., Paris, 4886, p. 305.

3. L'instruction n’était cependant pas plus largementrépandue dans le Bordelais que dans le reste de la France. La diffusion de l’enseignement secondaire était considérable à cette époque. «On ne peut évaluer à moins de 900 le nombre des écoles

secondaires dans l’ancien régime », dit M. Silvy dans une brochure sur les Collèges en France, avant la Révolulion. En 1789