Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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Il descend.

Lameth devient de plus en plus insolent.

« Si jamais, riposte Virieu, les excès auxquels on s'est livré permettent à la liberté qu’elle s’établisse en France, on me rendra la justice de dire que j'ai contribué à la fairetriompher..… Mais dans quel cas, dans queltemps, dans quel lieu peut-il se faire qu’un homme soit obligé à plus que la loi n’exige » (4)?

Souveraineté parlementaire, souveraineté du roi, c’est toujours la même lutte ! Lameth et ses amis se disent royalistes et ils sauppriment sans hésiter la sanction royale, autrement dit le roi.

Garat l'aîné fait cette réflexion : «Je ne puis concevoir qu'une Assemblée soit divisée en deux espèces d'individus, les uns incapables d'occuper des places, les autres admissibles à ces places. Quiconque est indigne de nos places estindigne de cette Assemblée. »

Le bon sens venait de parler.

L'Assemblée dut s’incliner; mais Virieu, écœuré, soupçonné, presque proclamé parjure, rejetta dédaigneusement le mandat qu’il tenait d'elle.

Le lendemain il adressait à ses collègues une lettre où il expliquait sa résolution : « Injustes, disait-il, ont été les attaques ! »

La gauche ne lui permit même pas ces expressions ; elle refusa de les laisser insérer au procès-verbal (2). La liberté parlementaire n'était plus qu’un mythe!

Cette échauffourée, je le répète, est le point culmi-

(1) Séance du 27 avril 1790. (2) Séance du 29 avril 1790.