Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 261

le premier il s’en va faire l'essai de la guillotine qni lui a été adressée la veille de Paris. Très certainement Virieu est parmi les soldats de Madinier; pourtant son personnage n’apparaît pas dans cette première échauffourée. IL est trop tôt pour qu'il se montre. La lutte est circonscrite entre jacobins et modérés; elle n’a pas lieu encore entre républicains et royalistes.

Mais cette force des choses qui pousse inconsciemment les masses vers les extrêmes porta vite les modérés triomphants à s’en remettre aux monarchistes du soin de les protéger. Toutà coup, et sans entente préalable, la municipalité nouvelle se trouva royaliste. Rambaud, son président, était un monarchiste avéré; les prêtres cachés, les nobles poursuivis mirent le nez au vent, puis ils se montrèrentau grand jour. Or voici que, moins de deux jours après le triomphe de la Gironde à Lyon, les girondins de Paris viennent d’être guillotinés. Exaspérés, les triomphateurs Lyonnais crient vengeance. Plus de transaction! C’est la culbute du régime qu’il faut. La Con-

.vention veut reconquérir Lyon par la force; Lyon court aux armes.

Le commandement des gardes nationales est oflert au comte de Précy, un royaliste qui Jui aussi a refusé de s’enrôler sous les drapeaux de l’étranger. Il est de ceux qui se battent etqui ne trahissent jamais leur serment, soldat et homme d’honneur. Les républicains honnêtes de Lyon n’ignorent pas que s’il accepte de défendre leur république contre les gredins qui la