Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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cipales constituent le plus bel exemple de civisme qui ait jamais été donné dans ce pays.

Ün coup d'œil jeté sur les principaux épisodes de cette résistance montrera quelle part de l’honneur lyonnais revient à Virieu.

Le 29 mai 1793, Lyon, exaspéré des exactions de Chalier, « un de ces prophètes du peuple que le peuple prend pour des inspirés parce qu’ils sont fous (1), » Lyon, dis-je, s’est révolté. — Les magasins avaient été saccagés ; déjà des commissaires « au pillage » étaient nommés avec la mission de régulariser la spoliation : si les honnètes citoyens eussent laissé s'établir un comité de salut public, après leurs biens c'en aurait été fait de leur vie. — Entre les honnêtes gens et Chalier, la municipalité hésite, mais les Girondins agonisants sont parvenus à arracher à la Convention un décret autorisant les citoyens à repousser la force par la force. 20.000 gardes nationaux se réunissent sur la place Bellecour. Ils élisent pour chef un vigoureux et honnête ouvrier « Madinier », appréteur de draps; et en avant pour la liberté! La lutte s'engage, sanglante. Chalier est à l'hôtel de ville; ïl s’agit de l’en déloger. Les commissaires de la Convention s’interposent. « Nous professons comme vous le républicanisme, leur répond Madinier, mais nous voulons la république légale, et non l'oppression d'une municipalité (2). » Séance ténante, il retient Nioche et Gauthier comme otages. Chalier est empoigné et

) Histoire des Girondins, t. V, chap. xrx.

a (2) Ibid.

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