Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

LE COMTE DE VIRIEU 265

peut-être à ce qui se fait dans son cher Dauphiné, où s’est formée sa conception première du monde politique. [lya chez cet homme du bougon, mais du bougon de province. Il ne sait pas vivre dans ce monde nouveau dont il ne’a entrvu qu’un des côtés ; il a fait sans regrets le sacrifice des inégalités sociales, des privilèges de caste ; son raisonnement est en retard sur sa générosité : il ne voit pas que la ré publique ou que le césarisme sont les points mathématiques où aboutira fatalement la démocratie ; peutêtre aperçoit-il moins encore qu'un peuple qui est tout, qui se croit tout, est bien près de se mesurer dans un dernier accès de superbe avec Dieu lui-même.

Gentilhomme démocrate, monarchiste, clérical, Virieu est le type accompli d’une école qui s’est perpétuée, et qui, sans doute, n’a pas dit son dernier mot.

Comme il était tombé à Lyon, en 1793, ses disciples, en 1870, sont morts à Patay et à Loigny, le drapeau du roi dans une main, celui du Sacré-Cœur dans l'autre. Il était démocrate ; eux sont socialistes. Si lon tient compte de la différence des époques, la ligne suivie est la même. L'attitude de l’un a conduit la monarchie directement à l'Empire, puis à la république; où nous mènera l'attitude des autres ? Sans doute à la diminution de nos fortunes, à moins que ce ne soit tout simplement à l'hôpital.

Le type est assez curieux, en tout Cas, pour que l'historien ait cru devoir le signaler à sa première apparition.