Gentilshommes démocrates : le vicomte de Noailles, les deux La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, le comte de Castellane, le comte de Virieu

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et il se précipite au travers d’un mur de baïonnettes.

Deux ou trois braves s’échappent; Précy est du

nombre; mais les autres ? Ils sont fusillés, massacrés ;

et Virieu est parmi les morts. Que devinrent son. corps, son cheval, ses armes ? Nul ne le sut, pas même le domestique qui l'avait suivi, serviteur fidèle, lequel

a affirmé depuis n'avoir pas eu la moindre notion

du sort de son maître au cours du combat.

Virieu avait servi la monarchie à sa façon, servant les sujets du roi, au lieu de servir ses frères. Qui sait si, survivant à son propre héroïsme, il n’eût pas recueilli la disgràce? Plutôt que d'aller aux défenseurs de leurs intérêts, le cœur des princes va souvent de préférence à ceux qui ont encouragé leurs fautes.

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« Atrabilaire et enthousiaste, » disait de Virieu le rédacteur des procès-verbaux à l’Assemblée nationale dès 1789 (1)!

Ce sont bien en effet les deux qualificatifs de cette étrange physionomie. — Enthousiaste de démocratie, de liberté, de religion, de royauté ! Il en veut au despotisme ministériel, au despotisme parlementaire, aux individus, aux institutions, à tout, sauf

(1) Voir la Gazetle nationale, 1789, n° 57. Séance du 12 septembre ,