Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

communiqué sur M. de Lehrbach, une anecdote qui est importante à tous égards. M. de Hardenberg, après qu'il eut conclu le traité de Basle, eut à Huningue une entrevue avec BarthéJemy, Pichegru, Merlin de Thionville et croit-il (mais en cela il doit se tromper) Tallien. Il fut convenu de mettre le Dauphin sur le trône et de constituer un conseil de Régence,

ui serait composé d’eux et de leurs amis: de maintenir toutes Les lois contre l’émigratioæ, etc. Hardenberg fit les promesses les plus solennelles de ne communiquer cela à personne, si ce n'est au roi son maître. » Suit une longue histoire d’après laquelle Hardenberg communiqua néanmoins le secret À Albiné, « le favori et probable successeur de l’Électeur de Mayence ». Celui-ci l'aurait communiqué à M. de Lehrbach, ministre d'Autriche, qui l'aurait confié à Crauford, pour que celui-ci « transmit immédiatement l'information à la Cour d'Angleterre >». Lehrbach aurait fini par le communiquer au ministre de Russie, et à Schwarzkopf, le résident hanovrien. « Les Français, se voyant découverts, furent naturellement obligés de renoncer à leur projet; mais les mesures qu'ils avaient prises ne pouvaient pas être rapportées, de sorte que la mort soudaine de l'enfant devint nécessaire, et Hardemberg

eut attribuer à sa propre faiblesse, à la duplicité d'Albiné et à la folie de Lehrbach tout le mal qui résulta de ce second meurtre, qu'on ne peut en bonne justice mettre au compte de ceux par qui il fut commandé. Cette conversation eut lieu au mois de juin 1799 . »

Lors d’un précédent séjour en Angleterre, le 23 août 1709, Morris note encore : « Je vais voir le comte Woronzow à Richmond, où je rencontre un aide de camp de Charrette. Il ya quelque chose de curieux ét de hardi dans son voyage en Vendéeen passant par Paris, il ya trois mois. Il était présent et confident lors du traité entre Charrette et les agents de la Convention, par lequel ils convenaient de détruire la république et de rétablir la monarchie ?. Il était également pré-

LA RÉPUBLIQUE: LA CONVENTION 287

1. T. I, p. 852-354. Hardenberg était ministre du roi de Prusse, >. Le texte porte: by which they agreed to destroy monarchy. Mais cela ne peut être cela ; Charrette ne pouvait pas convenir de détruire la monar-