Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

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il faisait une constatation analogue : « Je vais voir Mme de Flahaut et cause avec Souza, qui est revenu de Berlin. Il rapporte que là avec surprise, il a entendu dire que j'étais un grand démocrate au sens français du mot. Il me donne quel: ques gazettes françaises, dont il ressort que la Législature a résolu de forcer le Directoire à la paix !. » Le 20 août 1797 (3 fructidor an V) : « Par toutes les informations qui viende France il semble que des troubles se prépareraient de nouveau. Le Directoire à l’armée en sa faveur pour le moment. Il semble qu'il ÿ ait un conflit entre lui et la Législature, chacun d’eux voulant rejeter sur l’autre le blâme de ce que les hostilités continuent et de ce que les finances sont détraquées. Comme la taxation appartient à la Législature, les Directeurs succomberont probablement?. » Sur cedernier point Morris se trompait. Une coalition entre la majorité du Directoire et la minorité des Conseils, l’armée apparaissant dans le fond, produisit les actes du 18 fructidor. Le 17 septembre (26 fructidor) il apprend ce qui s'est passé : « La malle de France nous apporte aujourd'hui la nouvelle d’une attaque dirigée par trois directeurs contre les deux autres et contre la majorité des deux Conseils. La conséquence est que divers membres sont arrêtés et condamnés au bannissement. Le prétexte est un complot pour rétablir le trône sur les ruines de la glorieuse fabrique de liberté gauloise, qui existe actuellement. Il semble que le traité définitif avec l'Empereur est près d'être conclu. Je présume que les Directeurs victorieux vont faire la paix afin de prouver que la continuation de la guerre devait être attribuée à leurs adversaires?. » C’est alors que Morris revoit La Fayette enfin mis en liberté et lui conseille de ne

. pas rentrer en France, où il n'ya point de place pour lui

dans la lutte des partis et de. chercher une asile aux ÉtatsUnis : « Je vais à Poppenbüttel (6 octobre 1797) pour voir M. et Mme de La Fayette et leur dire adieu, Comme il parle de son intention d'aller en Amérique, je le presse de s'y décider sérieusement et de le faire savoir maintenant à M. Adams, le président. Je lui dis que ni le présent Directoire, ni les

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