Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

LE DIRECTOIRE, LE CONSULAT ET L'EMPIRE 333

sur les terres. Il me dit que la conduite de la France envers l'Amérique doit ètre, dans une certaine mesure, attribuée à l'évêque d’Autun. Dans une conférence avec le Directoire il leur dit que les États-Unis devaient être regardés sous le même jour que Genève, et devaient implicitement suivre les ordres de la France!. » De là un état sinon de guerre, au moins dereprtsailles, dans lequel les vaisseaux des deux pays se couraient sus les uns aux autres. [devait prendre fin parle traité du 3oseptembre 1800, ratifié en 18o1, dont il sera parlé plus loin.

En dehors de ce point, Morris ne signale qu'une faute grave, selon lui, dans la politique extérieure du Directoire : c’est la création des républiques étrangères, sœurs et copies de la République française et dans lesquelles il voit pour celle-ci dans l'avenir d’inévitables ennemies. C’est d’abord la République cisalpine. Le 19 septembre 1797, il écrit à son ami M. de Groshlaer (sie), à Vienne : « Votre danger a été extrème, vous jouissez à présent de la lumière, car il n'y a rien de si beau que de voir le soleil quand on revient des bords du tombeau... Je m'imagine que la paix sera faite avant que cette lettre n’ait l'honneur de vous être présentée. L'Empereur aura reçu le territoire de Venise en échange de Mantoue et la France se sera créée (sic) une voisine formidable dans la soi-disante République cisalpine?. ». C'est ensuite la République helvétique dont il indique la formation prochaine : « Les affaires de Suisse (7 février 1798) semblent en mauvaise voie. Dimanche dernier, à souper, M. Bacher m'a dit qu'ils n'ont point l'idée de réunir le pays de Vaud à la France, mais qu'ils ont l'intention de faire de la Suisse une nouvelle République (une et indivisible) comme la Gisalpine. — Les nouvelles de Suisse (9 février) montrent que la force française et les intrigues françaises ont produit leur effet, de sorte qu'à l'avenir la Suisse sera fondue en une seule démocratie représentative. En concentrant leurs conseils et leur force, cela fera d'eux des voisins dangereux ou, tout au moins, gènants pour les Français ?. »

. T, IE, p. 291. — 2. T. IL, p. 500. La lettre est en français. 3. L'IPip. 341: