Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870
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obsèques d’un maréchal franc-macçon. Dans l'Aube, dans l'Ariège, les Vosges, dans l'Oise et jusque dans Seine-et-Oise les préfets durent intervenir, pour empêcher le clergé de faire donner à des non catholiques une sépulture infamante!. Il vaut la peine de citer les motifs d’une circulaire adressée par le vicomte de Vesins, préfet des Vosges, aux maires de son département pour leur rappeler l’article 15 du décret du 23 prairial an XII, qui prescrit que dans toute commune où il y a plusieurs cultes, chacun d’eux doit avoir un lieu d’inhumation particulier, elc. « La loi, disaitil, veut la
« liberté des cultes, la morale publique commande le respect
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« des morts, les convenances interdisent d’insulter à la dou« leur des familles, en inhumant ceux qu'elles regrettent dans « un lieu réservé aux personnes que la Société a flétries ».
Pourquoi fallait-il que des préfets donnassent des leçons de tolérance et de charité aux ministres d’une religion qui avait, à ses origines, réclamé pour elle-même une liberté élémentaire, celle d’enterrer décemment ses morts, et prèché la première le respect de la liberté de conscience ?
En résumé, le gouvernement de Napoléon IE, dans la seconde moitié du règne, était revenu à peu près au même point, où en était la liberté de conscience sous le long ministère Guizot (18/41-18/ 8) et qu'on peut définir par cette formule: sub lege libertas. Sans doute, il avait dû rappeler à l'observation du Concordat et des lois sur les associations les évêques ou les associations catholiques qui se mêlaient de politique. Mais, en somme, il avait respecté le principe de la liberté de conscience, dans ses applications au culte, à l’enseignement et aux individus. Au printemps de 1870, bien des symptômes semblaient annoncer une ère nouvelle, une renaissance philosophique et religieuse. C’est alors, dans un ciel qui commençait à se rassénérer qu'éclata le coup de tonnerre de juillet 1870.
1. Lien, 1% novembre 1862, 7 mars 1863, 9 septembre et 7 octobre 1865, 24 octobre 1868.