Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

102 HISTOIRE

L'arrière-garde française, au lieu de com battre, vint sous le vent de l'amiral réclamer de nouveaux ordres. Cette hésitation fut une flaiterie : le duc d'Orléans avait pâli au premier signal de l’attaque; on éloigna son bâtiment de la portée du canon. En longeant la ligne, le Saint-Esprit laissa un vide ; les Anglais en profitèrent; ils se précipitèrent à toutes voiles dans cette voie de fuite, pour sauver leur escadre déjà démâtée.

Le duc d'Orléans, loin d'acquérir un peu de gloire, nous fit perdre celle que l'armée navale avait arrhée par un premier succès.

Cependant la France s'élevait en reine sur des faisceaux de triomphe. Sur le continent, l'armée anglaise, commandée par ie maréchal Burgoyne, perdit ses drapeaux, et laissa pour rançon une grande colonne de prisonniers.

L'élan américain avait été maintenu, et les freins brisés étaient regardés comme des insignes de gloire.

La France se familiarisait avec de nouvelles idées; pour la première fois elle comprenait la gloire d’une nation qui élève un drapeau sans couronne. Sur tous les échelons de la société, on préconisait l'initiative des masses dans la destinée des États ; au milieu de cette politique subversive, la révolution avancait.

Louis XVI accordait des secours et armait pour une cause qui minait 505 intérêts, en minant l’autorité légitime. La révolution d'Amérique allait