Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

DE FRANCE, 105

servir d'exemple, d'école et de drapeau : la chute des couronnes venait se placer auprès de cette lecon. . Partout l'Angleterre était poussée sur des écueils; et tandis que, sur le sol américain, Lamotte-Piquet, Vaudreuil et d'Estaing assuraient le succès de l'indépendance, Suffren dans la mer des ei arborait le pavillon de France au-dessus de celui d'Angleterre : les débris de la flotte britannique dieruu baitié tous les rivages.

L'Amérique, appuyée sur la France, vainquit et se proclama libre, en face de tous les autres États, et la Grande-Bretagne, au bruit de son écusson brisé, perdit une de ses plus belles colonies. Le cri « Hberté! » remplit le monde; il vibra, il éveilla les factions, il souleva les trônes, et les peuples se hissèrent au-dessus des sceptres pour se donner la main.

Le léopard blessé ne bondit plus, mais de loin il lança son venin. Pendant que la nation fêtait le retour des vainqueurs d'Amérique, des fruits amers étaient recueillis par notre diplomatie. L’animosité de l'Angleterre mina sourdement les bases de la prospérité de la France. Tous les fils qui liaient les traités furent brisés un à un; nos relations commerciales avec la Hollande, la Rae et les échelles du Levant, furent anéanties sous divers prétextes politiques. La France perdit son titre de médiatrice entre les puissances du Nord et celles d'Orient ; tout s'affaiblit.