Histoire de la Révolution, 1747-1793 [i.e. 1774-1793]. République

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montrance plus forte encore fut rédigée : «Non ,» disait-elle, « la volonté du roi ne pourra pas faire « loi en matière de législation ; l'administration « embrasse les emprunts et les impôts; elle con«“ servera ce droit; autrement la volonté du roi « ferait l'arrêt, autrement cette volonté pourrait, “ par une loi, disposer du sceptre, choisir ses « héritiers, céder ses provinces, priver les Étatss Généraux du droit d'accorder les subsides , dé« naturer la pairie, rendre la magistrature amo« vible, changer les coutumes, intervertir l’ordre « des tribunaux, s'investir elle-même du droit de « Juger seule, ou de choisir les juges en matière «civile, en matière criminelle, se déclarer enfin « propriétaire des biens de ses sujets et maîtresse de leur liberté, »

Gette déclaration, dans les constitutions de l'ancienne monarchie, était de la révolte ; c'était émettre en pure perte la crainte de l’absolutisme, quand Louis XVI régnait.

L’effervescence fut universelle ; on ne parlait que de recouvrer son indépendance et de sauver le duc d'Orléans, « le martyr de la patrie.» Mais ce martyr avait rendu sa haine industrieuse. Sés projets de vengeance avaient fermenté; il distribua à ses conjurés des masques; ces masques étaient l'hypocrisie et la duplicité. Ses leviers étaient l'argent, semé en secret dans les masses.

Cependant, les chaînes du due d'Orléans furent brisées; ce ne fut point par la force, ce fut par

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